En 2025, la crise climatique continue de s’aggraver, mais les signaux positifs se multiplient aussi de par le monde. Entre accélération des énergies renouvelables, ralentissement de la déforestation et baisse de la mortalité liée aux catastrophes, le bilan climatique de l’année est plus contrasté qu’il n’y paraît.
Les énergies renouvelables changent d’échelle
En un an, la capacité installée en énergies renouvelables a augmenté d’environ 15 % dans le monde, portée surtout par le solaire et l’éolien. Concrètement, cela signifie que le “potentiel maximal” de production d’électricité bas carbone grandit rapidement, offrant une alternative de plus en plus crédible au charbon, au pétrole et au gaz et économiquement au nucléaire trop cher.
Le basculement est déjà là pour les nouvelles installations. Entre 2024 et 2025, près de 90 % des nouvelles capacités électriques ajoutées dans le monde proviennent d’énergies renouvelables. Ce basculement dans les nouvelles installations ne suffit pas à faire disparaître les fossiles du jour au lendemain, mais il indique clairement dans quelle direction va le système énergétique mondial.
La déforestation ralentit
La déforestation montre des signes de ralentissement par rapport au début des années 2010. Les engagements de zéro déforestation de certains grands acteurs et le déploiement de programmes de reforestation massifs commencent à produire des effets mesurables. Au Brésil par exemple, la déforestation a été réduite de plus de la moitié avec le retour de Lula au pouvoir en 2023.
Cela ne veut pas dire que les forêts sont “sauvées”: la pression reste forte dans de nombreuses régions, comme l’Afrique centrale, l’Asie du Sud-Est et certaines régions d’Amérique latine, et les pertes restent importantes. Les puits de carbone forestiers gardent un rôle central dans la stabilisation du climat.
Moins de morts lors des catastrophes
En matière d’impacts, une bonne nouvelle se cache derrière la multiplication des catastrophes : la mortalité liée aux événements extrêmes (inondations, tempêtes, vagues de chaleur…) a fortement baissé depuis les années 2000.
Cette amélioration tient notamment aux systèmes d’alerte précoce plus performants et à de meilleurs dispositifs d’évacuation et de protection des populations exposées.
2025, encore une année record de chaleur
Malgré ces avancées, 2025 est en passe d’être la 2e ou 3e année la plus chaude jamais mesurée au niveau mondial. Sur l’ensemble de l’année, la température moyenne de la planète se situe autour de +1,4 °C à + 1,5 °C, par rapport à la période 1850 – 1900, c’est à dire l’ère préindustrielle, la limite visée par l’Accord de Paris. Ce niveau de réchauffement se traduit déjà par des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, des sécheresses plus marquées et des précipitations extrêmes plus destructrices dans de nombreuses régions du monde.
Des émissions de CO₂ toujours au plus haut En 2025, les émissions de CO₂
En 2025, les émissions de CO₂ liées aux énergies fossiles atteignent un nouveau record, autour de 38,1 milliards de tonnes, en hausse d’environ 1,1 % par rapport à 2024. Tant que cette courbe ne s’inverse pas nettement, l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5Â °C voire plutôt 2Â °C ne sera pas atteint.
À 1,5 °C, 13,8 % de la population mondiale serait exposée à des vagues de chaleur sévères au moins une fois tous les 5 ans. À 2 °C, ce chiffre passe à 36,9 %, soit une différence d’environ 1,7 milliard de personnes. Au delà on ne sait pas réellement ...
Les énergies fossiles dominent encore
Entre 2024 et 2025, la capacité installée en énergies renouvelables a bondi d’environ 15 %, mais leur part dans l’électricité mondiale n’a augmenté que d’un à deux points de pourcentage. Face à cela, environ 80 % de la consommation mondiale d’énergie primaire provient encore du charbon, du pétrole et du gaz. Autrement dit, la structure profonde de notre modèle énergétique n’a pas encore basculé, même si les nouvelles installations pointent vers un futur plus décarboné.
Cette dépendance massive, notamment dans les transports (d’où l’importance des objectifs ambitieux en électrification du parc) explique pourquoi les émissions restent élevées : tant que la demande d’énergie continue d’augmenter et que les fossiles occupent une part aussi importante du mix, les progrès des renouvelables compensent à peine la croissance globale de la consommation.
