Avec eux, la canicule et le déluge, pour tous
Edito du 28 juin 2025
Après des pluies diluviennes, parfois accompagnées de grêles, on est reparti sur un épisode de canicule, entrecoupé d'épisodes orageux, en Eure et Loir, avec chutes d'arbres et coupures d'électricité. Il n’y a évidemment pas de fatalité, ni de mauvais sort jeté sur notre pays ou notre territoire. Nous subissons les conséquences d’une situation voulue et construite par les responsables politiques : en ne prenant pas au sérieux le changement climatique – reconnue et étudiée par les scientifiques – ils n'ont pas préparer les territoires et les citoyens aux risques induits par le changement climatique, ni voulus mettre en oeuvre les solutions pour l'arrêter. Pour ne pas mécontenter tel ou tel lobbies, et par incompétences scientifiques et politiques, ils ont sacrifiés notre qualité de vie et celles de nos enfants et petits enfants au profit de petites carrières politiques mesquines.
On pourrait croire que le réel les amènerait à agir ils continuent à aller de mal en pis par exemple, au niveau national, avec la loi Gremillet.
Pendant la canicule, les mesures démentes continues
Le 24 juin 2025 l’Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi sur la programmation énergétique, dite loi Gremillet, après plusieurs mois d’un psychodrame parlementaire où tous les protagonistes ont rivalisé d’incompétence, de postures outrancières et de mauvaise foi sur un enjeu si crucial pour l’avenir du pays : sa politique énergétique.
La proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet (LR) prévoyait 60 % de nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2030, et 50 % à horizon 2050, avec la construction de 14 nouveaux EPR2, tout en maintenant des objectifs importants pour les renouvelables. C’était déjà une loi idéologique, hors sol : depuis les frappes en Ukraine qui ont touché les centrales de Tchernobyl, de Zaporizja et la centrale dite du Sud de l’Ukraine (et celles d’Iran sur ses sites nucléaires), on sait que les réacteurs nucléaires sont des cibles offertes à l’adversaire en cas de conflit, ou de menaces terroristes : elles peuvent être facilement neutralisées faisant chuter la production électrique d’un pays. Dans le contexte actuel et futur d'aggravement des tensions internationales, il y a des risques à ne pas prendre quand on a le sens des responsabilités et la volonté que la France demeure un pays souverain.
Bien que cette loi était très favorable au pro-nucléaire, en quelques jours, les députés, principalement de Droite et du RN, ont transformés le texte en Frankenstein législatif, bourré d’incohérences et d’impossibilités techniques. Sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie – une mesure impossible à appliquer sans sortir de l’Union européenne ; retour d’EDF au statut d’établissement public - ce qui sous entend de racheter ses actions alors que la dette explose ; réouverture de la centrale de Fessenheim – aujourd’hui en phase de démantèlement avancé, sans retour en arrière possible ; suppression pure et simple des objectifs de développement des biocarburants, sans aucune alternative proposée pour décarboner les transports.
Pire, le 19 juin, les députés de droite (LR) et du Rassemblement national parviennent à faire adopter un amendement (déposé par un député LR) instituant un moratoire immédiat sur toute nouvelle installation éolienne et photovoltaïque. Concrètement 80 000 emplois sacrifiés du jour au lendemain sur l'autel de l'aveuglement idéologique et de l'incompétence. Au moment du vote, seuls vingt députés Ensemble pour la République (EPR) sont présents, deux Horizons, huit démocrates, huit écologistes, cinq socialistes… face à une majorité de fous LR et RN. Moins de 10 % des députés alors qu’ils sont payés pour faire la loi !
LR se saborde
L’attitude des LR (le parti qui a le plus d’élus nationaux en Eure et Loir, bravo les LR euréliens !) mérite une mention spéciale. Membres de la coalition gouvernementale, ils ont systématiquement voté avec le RN contre les orientations du gouvernement, qu’ils étaient pourtant censés soutenir. Au final, un texte LR du Sénat torpillé à l’Assemblée par les députés LR. Du grand art avec au final, seule satisfaction, les pronucléaires de droite ont empêché l’inscription dans la loi d’une relance du nucléaire !
Le texte va désormais être renvoyé au Sénat le 8 juillet, dans sa version initiale. Nul ne sait ce qu’il adviendra de la suite, le gouvernement étant peu enclin à le réinscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée.
Pendant ce temps la France subit de plein fouet le changement climatique, mais pour les élus nationaux peut importe le sort des français, après eux le déluge… Il serait temps de se mobiliser pour virer tous ces incapables LR et RN en tête qui se moquent bien du sort quotidien de leurs électeurs.