L’été 2025 a été le quatrième plus chaud jamais enregistré en Europe. Selon une étude récente de l’Imperial Grantham Institute, près de 16 500 décès supplémentaires sont dus au réchauffement climatique cet été en Europe. Mais nous ne sommes pas tous égaux face à ce danger...

L’été 2025 a été le quatrième plus chaud jamais enregistré en Europe, avec +0,9 C par rapport à la moyenne 1990-2020. Mais le troisième été le plus chaud en France. Dans 854 villes européennes, le nombre de morts dû à des vagues de chaleur a plus que triplé à cause du changement climatique, selon une étude menée par l’Imperial Grantham Institute.

Le changement climatique a provoqué environ 16 500 décès supplémentaires liés à la chaleur, soit près de 70 % de la mortalité estivale en Europe. Vieillissement, urbanisation croissante, dépendance aux énergies fossiles… De nombreux facteurs augmentent encore les risques.

Une méthode scientifique fiable

Des études épidémiologiques permettent de distinguer les décès naturels de ceux liés à la chaleur ou au réchauffement climatique. Cela permet d’estimer des courbes de risques pour 854 villes en Europe. Ces courbes montrent, par exemple, à quelle augmentation de la mortalité on peut s’attendre s’il fait 35 degrés une journée à Paris., on peut ensuite prendre des séries de températures et transformer ces températures en des décès estimés. Ainsi, on peut avoir une estimation du nombre de décès qui serait lié à la chaleur.

Nous ne sommes pas égaux face à la chaleur

Il existe une zone tempérée où la surmortalité est faible, puis, dès qu’il fait trop chaud ou trop froid, la mortalité augmente. Il peut y avoir un délai entre une exposition à la chaleur et les décès qui sont liés.

A l’échelle de l’individu, il y a une acclimatation. Certaines caractéristiques individuelles font aussi en sorte qu’on est plus ou moins vulnérable à la chaleur. Les personnes âgées sont beaucoup plus vulnérables à la chaleur. Certaines comorbidités qui nous rendent plus vulnérables. Des personnes avec des problèmes cardiaques peuvent être plus vulnérables à la chaleur, par exemple.

On est plus vulnérable dans des villes : intensité de l’îlot de chaleur urbaine, par les possibilités des résidents à se rafraîchir pendant un événement de vague de chaleur, par la présence d’arbres qui fournissent de l’ombre et qui permettent de se rafraîchir un petit peu…

Habiter au Sud ou au Nord ?

Pour des températures égales et raisonnables, disons par exemple 30°, les populations qui vivent plus au sud tendent à être mieux adaptées à ces températures. On observe à température égale moins de surmortalité pour les Espagnols que pour les habitants du nord de la France ou Londres.

Cette adaptation ne tient plus en cas de trop fortes chaleurs. Par exemple en Espagne il fait beaucoup plus chaud, beaucoup plus souvent, pendant tout l’été : l’exposition est tellement plus importante à la chaleur que les décès s’accumulent beaucoup plus vite que dans les parties plus nordiques de l’Europe.

Vivre dans le sud permet d’avoir une moins grande vulnérabilité pour un événement donné, une journée de fortes chaleurs par exemple, mais sur un été, au final, on voit des impacts beaucoup plus forts.

Les milieux ruraux sont moins vulnérables : moins pollué, moins de densité de population, plus d’accès à des espaces verts.

L'adaptation des zones urbaines est donc particulièrement nécessaires face au dérèglement climatique. Arbres, ilots de verdure, réduction de la circulation automobile, des solutions simples existent, encore faut-il des municipalités motivées pour les mettre en oeuvre.