Trois Français sur dix se disent prêts à déménager à cause des risques climatiques dans leur commune, selon les résultats d'un sondage de l'institut Odoxa réalisé paru mercredi 24 septembre. Ce sondage est le premier volet d'une série de consultations thématiques afin de mieux connaître les aspirations des Français à quelques mois des élections municipales.

L'étude montre que les Français sont majoritairement convaincus de la réalité du dérèglement climatique et de ses conséquences sur notre vie quotidienne : neuf sondés sur dix disent que le changement climatique a des incidences sur leur quotidien.

Quelques données de l’enquête

L'écrasante majorité des Français n'est pas climatosceptique : 8% seulement des sondés pensent que le dérèglement climatique n'est pas lié aux activités humaines. Mais 35% des sondés pensnt qu’il est trop tard pour agir, et à peine 4% estiment que l'impact du changement climatique restera acceptable.

Cette résignation doit être prise au sérieux : elle fait peser un risque réel de démobilisation chez ceux qui estiment que le combat contre le dérèglement climatique est déjà perdu. Or même si on considère que l’on ne reviendra pas en arrière le combat d’aujourd’hui a pour but d’éviter une aggravation notamment pour nos successeurs.

Plus d'un quart des Français déclarent qu'ils pourraient, dans les années à venir, déménager dans une commune moins exposée aux risques naturels. Cette part est plus élevée chez les habitants d'Ile-de-France, de Paca et d'Occitanie et d'Auvergne-Rhône-Alpes que chez ceux de Normandie et de Bretagne (ce n’est pas une surprise).

À l'échelle nationale, les moins de 35 ans sont plus sensibilisés aux questions environnementales et plus mobiles géographiquement. C'est aussi cette part de la population qui est majoritairement prête à déménager pour cette raison. Ils sont 43% contre 11% pour les plus de 75 ans.

Les canicules et les inondations sont les préoccupations principales

Selon le ministère de la Transition écologique, les deux tiers des 36 000 communes du pays sont exposées à au moins un risque naturel. La canicule est la première crainte des sondés, avec une moyenne nationale à 67%. L'inquiétude monte de dix points en Paca et en Occitanie, à mettre cet aléa climatique en première position de leurs préoccupations. Alors pour la contrer, les régions vers lesquelles les sondés pensent le plus déménager sont la Bretagne et la Normandie.

Les inondations représentent le premier risque en France. Elles touchent un Français sur quatre et exposent un emploi sur trois. Ces inondations inquiètent un Français sur deux. Les habitants des Hauts-de France et de Paca sont les plus soucieux de ce risque-là, avec 57% d'inquiets.

L'enquête nous enseigne que les craintes des sondés varient fortement selon leur région. Ainsi, dans l'Ouest, plus de 60% des Bretons, des Normands et des Néo-Aquitains déclarent craindre les tempêtes et les orages. C'est un peu plus que la moyenne nationale à 57%. Dans le Sud et à l'Ouest, ce sont les incendies qui font peur aux habitants. Alors que la moyenne nationale est à 32%, elle monte à 65% pour les sondés en Paca, 54% en Occitanie et 40% en Nouvelle-Aquitaine.

Le sud du pays est davantage sensible aux risques de sécheresse et pénurie d'eau, avec plus de 70% des sondés en Occitanie et en Paca. Enfin l'érosion des côtes inquiète 36% des habitants de Normandie, 35% de Bretagne, 28% en Paca et 21% en Nouvelle-Aquitaine.

Une large majorité considère que leur mairie n'agit pas assez

Concernant la lutte contre le dérèglement climatique, l'enquête montre une certaine défiance vis-à-vis des autorités locales, puisque 77% des Français trouvent que leur maire n'en fait pas assez.

Pour 44% des personnes interrogées, ce n'est pas la priorité de leur maire. Pour les protéger contre le réchauffement climatique, les sondés ont plus confiance aux associations et aux autres citoyens. Seuls 37% ont espoir dans l'action des mairies. L'État arrive loin derrière avec seulement 15% des sondés qui comptent sur son action pour limiter la crise climatique.

La question clé : quelles doivent être selon vous les priorités du/de la maire de votre commune ?

  • Le développement des espaces verts 67 %
  • La limitation de la construction et de la bétonisation 64 %
  • L’éducation des habitants aux bonnes pratiques écologiques 56 %
  • Une meilleure gestion de l’eau 44 %
  • La rénovation énergétique des bâtiments municipaux 43 %
  • La baisse de la consommation énergétique de la commune 42 %
  • L'encouragement aux mobilités durables 41 %
  • La préparation aux risques d’incendie 25 %

Voilà les priorités des français, seront-elles portées lors des élections municipales de mars 2026 par les candidats ?

Parmi les autres données de ce sondage

Sur le plan individuel enfin, 68% des sondés affirment qu'ils sont prêts à consommer uniquement des fruits et légumes de saison et locaux, ou qu'ils le font déjà. La même part entend limiter sa consommation d'eau. Mais ils sont moins de la majorité des Français interrogés à être d'accord pour ne pas utiliser la climatisation dans leur logement ou à réduire le nombre de vidéos qu'ils regardent chaque jour sur internet. Ils sont tout de même 18% à envisager de changer leur voiture thermique pour une voiture électrique. Et 17% seraient prêts à renoncer à la viande et à devenir végétariens.